QUELLE PSYCHOTHÉRAPIE CHOISIR?

Voici d’autres extraits d’un article paru en février 1998, écrit par Guy Sabourin.

« Michelle Larivey, psychologue avec 25 années d’expérience, nous aide à y voir un peu plus clair pour nous faciliter le choix, quand on aura besoin de consulter un psy. »

« Le courant psychanalytique convient aux gens qui aiment parler, raconter des rêves, fouiller dans leur passé, faire de l’introspection et qui ont, en plus, du temps et … de l’argent. Ils finiront par connaître leurs motifs d’agir, par être plus conscients de leurs actes. Ce courant répond aussi, parfois, à des besoins d’ordre intellectuel : qui je suis, d’où je viens, ce qui s’est passé dans ma famille, pourquoi je suis comme je suis, quels sont mes motifs inconscients, etc. En prime, la personne se sentira probablement soulagée et acceptera ce qu’elle est et ce qui est arrivé dans sa vie. Mais quiconque veut mettre rapidement un terme à des problèmes préoccupants et immédiats doit aller sonner ailleurs. »

« Le courant behavioriste ou comportemental vous aide à trouver rapidement une solution aux problèmes que vous apportez. Par exemple, je me lave les mains 100 fois par jour et j’en ai assez ; j’ai peur des ponts, des avions, des hauteurs et je prends souvent panique dans mon bureau du 24e étage de la Place Ville-Marie ; je veux arrêter de fumer ; j’ai peur des endroits clos ou des grands espaces ; je souffre de panique occasionnelle ; je veux mettre un terme à mes éjaculations précoces, ma frigidité ou mes pannes sexuelles. Le behavioriste s’attaque au comportement qui cause problème et redonne à la personne une meilleure qualité de vie en l’espace de quelques semaines, au plus quelques mois »

« Le courant cognitivo-comportemental vous convaincra que votre peur est irraisonnable par exemple, vous fera comprendre que vous amplifiez vous-mêmes votre problème sur place, en respirant mal par exemple et en vous construisant tout un scénario catastrophique. Ensuite, vous devrez affronter vos démons, mais avec des trucs en poche. Un peu à la fois. Vous n’étoufferez plus parce que vous aurez appris à vous détendre et à bien respirer.

Le courant behavioral convient à ceux qui ne veulent pas consacrer beaucoup de temps et d’énergie à scruter. Le courant cognitivo-comportemental est un entre-deux ; il aide la personne à prendre conscience de ses distorsions cognitives, associées aux comportements maladaptés qui génèrent de la souffrance. Pour ceux qui sont mal à l’aise avec les émotions, qui sont pressés d’en finir avec un comportement dérangeant et qui veulent retrouver une bonne qualité de vie et qui ne sont pas intéressés à fouiller loin dans son passé, à faire de l’introspection, à fouiller ses rêves, à dépenser une somme d’argent plus importante. »

Le courant humaniste pour aller au-delà du symptôme. Les humanistes s’intéressent à la personne dans toutes ses dimensions, à son épanouissement global. Ce courant utilise des méthodes de la psychanalyse et du behaviorisme réunies, mais à sa façon. Comme en psychanalyse, il faut faire de l’introspection, fouiller son passé, apprendre à se connaître, bien sentir ses émotions. Et comme avec un psy behavioriste, il faut aussi affronter des situations difficiles pour peu qu’on espère changer. Par exemple, si on pense et agit comme les autres pour ne plus ressentir les chocs de la critique, on se prive en même temps du sentiment de liberté que procure l’affirmation haut et fort de ses opinions. Une fois cela compris, on peut aller dans une nouvelle direction, conscient des risques à prendre et capable de les assumer. La thérapie humaniste convient aux personnes qui veulent plus que régler un problème : amorcer un changement. Un vrai, durable et en profondeur. À ceux et celles qui ont envie de se rebâtir une vie sur de nouvelles fondations. Qui le veulent assez pour affronter les bouleversements que cela ne manquera pas de créer. Et pour accepter de dépenser quelques années et quelques milliers de dollars. »

Certains psychothérapeutes se disent éclectiques, c’est-à-dire qu’ils empruntent des théories, des outils d’intervention aux différentes approches.